Speldur Story
PARTIE I – LE MILLESIME
« Tiens, voilà pour toi, ahah » lui dit-il en lui tendant un verre de son fameux breuvage. Elle renifla, l’odeur était, sans surprise, tout aussi repoussante que la robe de ce liquide. Elle porta le verre écocup plein à sa bouche, dont le marquage était depuis longtemps effacé par l’usure, et bu une timide gorgée. Se rendant compte que si elle n’enchaînait pas tout de suite avec d’autres, elle aurait à ressentir le véritable goût de ce qu’elle ingurgitait, elle continua avec une deuxième, plus grosse. Puis une troisième, et encore, et encore, retardant désespérément le moment fatidique où la saveur de ce potage abject finirait par lui vitrifier le palais. Elle vida ainsi son verre de jus de canuche d’une traite, puis ferma les yeux en attendant l’impact. Celui-ci ne se fit pas attendre, et lui donna l’impression de se prendre l’intégralité de la cargaison faisandée d’un camion poubelle sur la gueule. Elle se pencha en avant pour encaisser le choc et se ramener en elle même. Puis, elle émit un rot sonore et profond qui fit trembler l’ensemble de sa masse colossale, avant de se dissiper dans un craquement sourd des lattes du matelas sur laquelle elle était assise.
« aha, t’es vraiment géniale comme meuf » lui fit-il, l’air émerveillé par ce qu’il avait vu, en sirotant lui plus calmement son propre verre. Il semblait vouloir en savourer chaque gorgée, comme seul les grands connaisseurs pouvaient le faire. Secouée mais pas encore totalement mise K.O. par la potion tragique qui désormais s’était mise à lui ronger l’estomac, elle se décida à faire un point sur la situation.
Elle s’était trouvée à peine un quart d’heure plus tôt devant la porte mal entretenue d’un appartement au 5ème étage d’un immeuble habité par d’étranges personnages. Dans l’ascenseur trop exigu pour son corps voluptueux (comme le sont de toute manière la plupart de ces foutus appareils), elle avait du cohabiter avec un petit être puant et hirsute qui lui avait demandé l’heure quatre fois, presque une fois à chaque étage. Il était sorti de l’ascenseur, et avait immédiatement entrepris de redescendre par les escaliers de service.
Elle avait hésité à passer le pas et à appuyer sur la sonnette. Rarement l’existence nous met de manière aussi évidente sous le pif que nous sommes à la croisée de nos propres chemins, que lorsqu’on est devant la porte d’un potentiel amant que l’on a jamais encore rencontré. Elle avait pris une grande inspiration, et l’afflux soudain d’oxygène lui avait permis de mettre de coté ses hypothèses les moins optimistes. Une voix derrière la porte lui avait dit « j’arrive ! », puis de la lumière avait jailli de l’embrasure. Une figure longiligne et velue lui avait fait face en contre-jour. Sa présence semblait défier les lois fondamentales de la physique, car une odeur de sueur assez aigre l’avait faite sursauter avant même que le son d’une voix mal assurée et nerveuse lui disant « ah, c’est toi, salut » ne parvienne à ses oreilles.
Les yeux de la grosse et jeune fille s’étaient habitués à la lumière qui filtrait à travers l’épaisse fumée qui émanait de l’embrasure de la porte, et elle avait alors distingué le visage de son promis. Il avait une fine moustache, un visage assez anguleux, le tout surplombé par une tignasse épaisse de cheveux fins, figés en bataille par paquets par un sébum épais. Le regard du jeune homme était remonté du sol, avait escaladé les jambes de sa visiteuse matinale, puis avait tenté de cerner ses hanches imposantes. Ses yeux s’étaient ensuite attardés sur son buste, semblant chercher quelque chose, étaient redescendu vers l’entrejambe, étaient restés fixés sans bouger pendant un moment un peu trop long, puis étaient enfin remontés vers le visage. Ce regard jusqu’alors si indolent s’était alors affolé et s’était mis à cribler le visage d’Evoli par des saccades de coups d’yeux rapides. Il avait sourit faiblement, avait marqué une pause, et avait décrété timidement « ça va t’es mignonne en fait aha ». Après un silence gênant caractéristique des premiers rendez-vous, elle avait rassemblé son courage pour proposer d’une voix nouée « du coup, je peux rentrer ? ». Il avait dit « ah ouai vas-y viens c’est par là ».
Elle s’était alors engagée par la porte, pensant encore une fois qu’elle était entrain d’accomplir sa destinée par ce geste. Trop absorbée par l’intensité de la situation qu’elle vivait, elle avait oublié de passer de profil par la trop étroite embrasure de la porte. L’onctueuse masse adipeuse qui recouvrait ses hanches avait alors, sans un bruit, agrippé les deux jambages de la porte. Paniquée par ce signe funeste du destin, elle avait alors tenté de lui forcer la main en projetant désespérément son buste en avant pour se décoincer. Spectrum l’avait regardée d’un air las, comme s’il avait déjà vu cette scène au moins une centaine de fois. Après quelques tentatives infructueuses de se libérer par elle-même de la traître emprise de l’huisserie, elle s’était abaissée à demander d’une voix faussement amusée « tu peux m’aider à rentrer hihi ». La main moite du jeune homme avait pris son bras tendu par le poignet, et s’était mis à tirer. D’abord mollement, pensant naïvement que la jeune femme avait exagéré sa situation, puis constatant que ça n’avait pas suffit, plus fort. Cela n’avait toujours pas suffit. Un peu décontenancé, il l’avait pris par les deux poignets, et avait donné des petits coups secs. La porte avait semblé déterminée à garder prisonnière l’élue de son cœur. Lui aussi pas tout à fait enclin à se laisser abattre par un si tragique coup du sort, il s’était finalement résolu à s’arc-bouter devant elle pour lancer tout son poids dans la libération de la captive.
Après trois grands coups de boutoirs lancés en arrière, un bruit de tissu déchiré avait marqué l’entrée officielle et précipitée d’Evoli dans l’appartement de Spectrum. Tout deux emportés par l’élan donné par un lourd balancement de Spectrum en arrière, ils s’étaient affalés ensembles. Spectrum avait heurté le mur de plein fouet avec son dos en trébuchant en arrière. Evoli avait presque sauté en avant, comme un gros crapaud, et s’était effondrée à même le sol, enfouissant au passage son visage dans l’entrejambe de son héros.
Les sens aiguisés par cette péripétie pleine d’intensité, elle avait immédiatement remarqué que son nez avait buté contre une bosse ferme et droite. Ce même nez avait a peine eu le temps de traiter cette information tactile que sa fonction sensorielle première fut alertée par un fumet particulièrement agressif, un mélange de sueur de burnes et de selles macérées qui avait fait hoqueter Evoli de surprise. Elle s’était dégagée précipitamment pour fuir cette effluve maudite, en profitant au passage pour feindre de placer sa main à l’endroit de la bosse pour s’appuyer, et ainsi glaner quelques précieuses informations. Étrangement, l’estimation qu’elle avait pu faire subrepticement à travers le tissu du survêtement ne correspondait pas du tout à des proportions standards. Cela avait piqué sa curiosité, et elle s’était dit qu’il allait falloir poursuivre l’enquête plus tard.
Remise sur les deux cônes qui formaient ses jambes, elle avait remarqué qu’un courant d’air froid lui titillait l’extérieur des cuisses. En voulant se réchauffer, elle avait alors constaté que le jean dans lequel elle avait eu tant de malheur à rentrer était déchiré des deux cotés en haut des cuisses, laissant apparaître deux bourrelets blafards, constellée de varices qui ondoyaient entre les monticules de cellulite. Spectrum l’avait remarqué aussi, et avait lorgné sur ces deux poignées avec l’attention d’un joueur de rugby qui s’apprête à transformer un essai. Il avait été tiré de ses pensées par la voix timidement réprobatrice d’Evoli qui lui avait dit « eh ! Pas touche avec les yeux si c’est pas pour y mettre les mains ! ». Il avait acquiescé, bon joueur, sans relever l’éminente subtilité de cette phrase.
Nos deux comparses remis de cette aventure, Speldur avait entrepris de lui donner un rapide tour du propriétaire, décrivant de manière laconique la fonction de chaque pièce : « ben, c’est là que je fais à manger », « ben, c’est là que je fais pipi et caca. Ah, et là c’est mes rollz », « euh, là je vais pas trop c’est pas safe », puis finalement, « ben et pis là c’est ma chambre ». C’était ainsi depuis cette pièce qu’il avait confectionné les nombreuses missives pleines de sentiments purs et sincères qui avait poussé Evoli à venir la visiter. La demoiselle avait aussi reconnu les objets aléatoires qui faisaient l’arrière-plan des innombrables lives pendant lesquels elle avait pu admirer son hôte entrain de s’essayer au shamanisme sous éthanol. Sur un bureau jonché de cadavres de canuches et tapissé d’un mélange de tabac et de cendres trônait un écran d’ordinateur, sur lequel elle avait immédiatement reconnu le fond couleur de nuit d’été du site qui les avait fait se rencontrer. Du texte défilait, et on pouvait distinguer des voix feintes sortir des petites enceintes disposées de part et d’autre de l’écran. En face du bureau se tenait un lit particulièrement défait, et dont l’empreinte de son propriétaire était très clairement imprimée en une trace diffuse et foncée sur le drap du matelas. Elle avait été surprise de ressentir une envie presque irrépressible de se jeter dessus et pour la renifler goulûment.
« Bon ben voilà, c’est chez moi aha » avait-il conclu, planté au milieu de sa chambre. « Ptet tu veux boire un truc pour fêter ton arrivée ? ». Elle avait acquiescé en souriant de toutes ses forces et en faisant « hein-hein ». Il avait réfléchi, puis avait dit « tu sais quoi, j’ai quelques chose pour les grandes occasions ». Il s’était alors introduit avec un air déterminé dans la pièce qu’il avait décrite comme peu sure, et elle avait pu l’entendre farfouiller nerveusement. Il en était ressorti après une ou deux minutes de recherche avec un air triomphant. Il portait du bout des deux bras sa trouvaille : une énorme canuche poussiéreuse et un peu rouillée, sur laquelle on distinguait l’inscription « ...IMATOR » ainsi qu’un bout de la coque de ce qui semblait être un fier navire de ligne.
« C’est une canuche collector et millésimée, cru 2003. Ça fait longtemps que jla garde et je savais pas trop quand la boire ». Le jeune homme avait posé le gros cylindre au milieu de la chambre, et s’était posé devant, les mains sur les hanches, pour le contempler, l’air profondément satisfait. Il avait dit « ah, oui jsuis con », puis était reparti fouiller dans sa canuchothèque. Il était revenu de nouveau d’un pas preste, avec à la main un pied de biche.
Il avait engagé la tête du pied de biche sous l’anneau de la languette de cette canuche format Nabuchodonozor, avait appliqué une pression, et un « pschitttt » aussi sonore qu’une locomotive expirant de la vapeur avait retenti dans la chambre encombrée. D’un coup, une odeur de rouille de pissotières après un match au stade de france mélangée à des arômes maltés de kronenbourg renversée avait envahi la pièce. Evoli, les yeux embués par cette émanation toxique, s’était couverte le visage pour tenter de s’en protéger. Le maître canuchier, loin de s’en offusquer, avait ventilé en agitant la main l’ouverture du contenant avec un air comblé. Sur le ton du connaisseur, il avait proclamé « faut attendre qu’elle s’aère un peu avant de taper dedans». Evoli, sonnée par l’inhalation de cette exhalaison mortifère, s’était assise précipitamment sur le lit, les deux mains sur le visage, repliée sur ses jambes (comme elle l’avait appris en cas d’incident chimique). Chaque inspiration lui brûlait la gorge et lui donnait l’impression de faire du bouche à bouche avec une canalisation d’égoût. Après une poignée de minutes à tousser et pleurer, elle avait pu enfin reprendre ses esprits. Le canuchin s’affairait sur sa canuche millésimée. Il s’était munis d’un petit tube en plastique, et à l’aide d’un habile système de siphon, il transférait lentement le contenu liquide et presque visqueux dans une écocup usée. Il l’avait remplie presque à ras-bord, puis l’avant tendue à son invitée avec un léger sourire.
PARTIE II - LE SECOND EVANGILE
Evoli porte la bière à ses lèvres, Spectrum envoie un rap white trash sur ses enceintes ( https://soundcloud.com/sirpeep69/hello-bitty ) et lui lance :
"C'est mon salon, et ça c'est les Alpes, en bas de la rue je vais chercher mon tabac." Evoli s'assied sur le canapé rouge et regarde la chaine montagneuse qui s’étend au travers de la baie vitrée. Le jour tombe, lles lumières d'Albertville s’allument comme des braises sous le soleil couchant orangé.
"C'est magnifique…" Dit-elle. L'amertume métallique de la Prestige 8° chauffe sa gorge, la torpeur rampe peu à peu dans la pièce. Elle le regarde, le visage du bibw se mue sur les dernières lueurs du jour.
Spectrum commence à jouer au finger skateboard sur sa table pour l'amuser, elle rit. Elle l’observe à nouveau du coin de l'oeil, encore un instant, prise de conscience soudaine. Son look grunge, moustache fournie, tignasse hirsute, chemise à carreaux, silhouette mince, baskets usées, drogues, synthétiseur, boulettes de shit écrasées au sol, senteurs de sueur et de renfermé mêlées au tabac... Elle repense à Nirvana, à Kurt Cobain, au rock n'roll qu’elle aime et qui la fait tant vibrer. Son ventre papillonne, l'instant tout entier, la déconcertation l'envahissent.
D’une main, Spectrum allume un joint de shit et prend un un air cool, de l’autre, il effectue des figures sur son skatepark de table : hollies, flips, grinds, son doigté capte l'attention. Il lui passe le TER, la fébrilité fait échouer la tige brûlante entre les cuisses d’Evoli. Instant périlleux. Le canucheux lance sa main dans un geste réflexe de récupération.
"Ahhhhh ! Ouuhh ! ça brûle !! tu fais quoi là !?" Piaille-t-elle, en lui tirant le bras d'un coup sec. Speldur, à moitié déséquilibré à moitié défoncé s’effondre sur elle, les deux se retrouvent subitement nez à nez, et s'embrassent sans réfléchir. La surprise laisse place à la fougue. Leurs deux langues se tâtent, s'enroulent comme du réglice et révèlent tour à tour des saveurs d'acier cannette, de citron, de shit coupé au pneu, et de KFC. Le spliff tombé au sol calcine le lino dans une odeur de roussit, mais Ils s'en fichent. Ils ne sont plus qu'un.
Au milieu de l'étreinte, le passé d’Evoli lui revient fugacement en tête, toutes ces chimères derrière lesquelles elle avait couru ; que de temps perdu. Les souvenirs s'évaporent devant la présence et le fumet musqué de Spectrum qui prennent progressivement tout l'espace. Lui, ne coche absolument aucun critère classique de l'homme séduisant, sinon la sincérité et la gentillesse totales. Il l'aime, pour qui elle est et rien d'autre. Lui, fait attention à elle, il la regarde et rien d’autre. Dans ses bras, elle se sent exister. Au milieu de l'appartement rempli d’affaires éparses et sales, elle se sent incarnée. Sans borne aucune, elle se sent vivre. Maintenant elle veut tout lui donner, c'est irréversible et décidé.
"Spectrum j'ai envie de toi. Lance-t-elle sans réfléchir."
"Je... on est dans l'astral là ?"
"Il faut que je te dise, je ne peux jouir uniquement que si tu m'obéis intégralement."
"Ouonw ! Mais pk ?" Spectrum est intimidé et stressé, ses années de privation n’ont rien arrangé.
"Est-ce que ça changerait quelque-chose si tu avais la réponse ?" D'une main assurée, elle dégraffe son jean, le fouille, sort sa petite queue à l’air libre, retrousse son prépuce d'un coup sec et assuré. Evoli y colle son nez, en prenant une profonde inspiration.
"Elle sent quoi ? Dit Spectrum, fébrile et grelottant.
"Elle sent un peu la pisse 💗c'est ce que je préfère, bien musquée bien mâle, bien paella, marée basse, bien iodée." Puis brusquement elle lui mordille le membre à toute vitesse, comme le hamster grignote son épis de maïs.
"WOH OH OH OH OH OH OH OH OH OH ! "Spectrum ne tient pas plus d'une quinzaine de secondes avant de décharger l'éjaculation de sa vie. Durant près d'une minute, son corps n'est plus que spasmes nerveux et gestes désorientés, tandis que la tête d'Evoli pousse bestialement au plus profond de son bas ventre en lui dévorant les chaires. Elle redresse la tête, la bouche chargée, puis l'embrasse aussitôt. Épuisé, le sexe meurtrit, Spectrum reçoit son propre fluide gluant dans sa bouche, près d’un demi verre. Il est très gêné et tente de reculer, mais Evoli le tient fort et l'empêche de se débattre, lui plantant ses ongles dans le dos et la nuque. Au fond du palet de Spectrum, les roulements d'Evoli sont ardents, visqueux et poisseux ; cette langue musculeuse lui fait sans cesse revenir le goût et la texture de son propre sperme. Finalement, il se résigne et lâche prise. Cette contrainte humiliante se transforme en échange généreux. Il donne maintenant de lui-même, dans un abandon extatique de honte sublimée en bonheur, et il avale. Leur baiser dure jusqu'à ce que les derniers rayons solaires soient éteints.
"Maintenant c'est à ton tour me faire venir Speldur, tu n’es pas prêt !" Lui dit la belle en s'essuyant la bouche. "Allonge toi, je vais devoir te sangler très fort, tu ne pourras plus bouger..."
PARTIE III – LA CHEVAUCHÉE DES VALKYRIES
Speldur était désormais Spelmou. Evoli n’en était qu’à son premier set alors que le pauvre homme était déjà prêt à donner sa totale reddition. Profitant de la docilité naturelle provoquée par une prodigieuse décharge d’endorphine, Evoli souleva sans mal le corps frêle de son nouvel amant. Elle l’allongea sur son lit, les bras en croix. Elle balaya du regard l’appartement pour trouver de quoi ligoter celui qui devait désormais la satisfaire, puis se souvint des conseils de l’ingénieux Mimigal. Une sangle de sac à dos et deux baskets bien puantes bien poisseuses bien crasseuses plus tard, le Speldurin des montagnes était ligoté à son lit, tel Jésus à la fois sur sa croix et dans son linceul. Ses mains et pieds étaient maintenus aux pieds du lit, et la sangle était harnachée autour de son torse. Son minable petit sexe était désormais tout rabougri et l’on aurait eu bien du mal à le distinguer parmi ses poils pubiens.
Point découragée par l’état désastreux de son compagnon de cabriole, elle pris sur elle de l’aider à se remettre en forme. Elle approcha son vaste derrière du visage du Spectron comateux, et contracta son abdomen. « pffffffff » fit une longue flatulence qui sorti en sifflant comme un cobra prêt à frapper. L’effet de ce remède de choc ne se fit pas attendre. Spectron ouvrir des yeux écarquillés, comme s’il avait été frappé par une révélation soudaine. Il manqua de régurgiter ses dernières gorgées de bière (ce qui, chez lui, relève du blasphème), et l’ensemble de son corps s’arqua comme s’il avait été possédé par un djinn maléfique. « A BOUAÏÏRE » hurla-t-il d’une voix ténébreuse et rauque qui porta jusque dans l’astral.
Satisfaite par l’effet de sa puissante décoction intestinale, Evoli souleva le baril de bière qui était encore à peine entamé, et le plaça sur un tabouret. Puis, usant du même stratagème que spectron, elle tira un peu de bière sur la gaine en plastique pour amorcer un siphon, puis le plaça dans la bouche de son patient. Le canuchin tétait avec avidité sur la source de ce nectar de l’érèbe alors qu’elle le couvrait de baisers en incantant à voix basse des boucles interdites même dans les canaux les plus cancéreux de la Loult Family. Petit à petit, la queue de son amant grossissait, d’abord regagnant sa taille normale en érection, puis devenant de plus en plus priapique. Quand elle dépassa les 17.5 cm, elle commença à se couvrir de grosses veines rouges et saillantes. Elle grossit encore, jusqu’à devenir un bangala proprement monstrueux, semblant prêt à exploser d’une seconde à l’autre. Son gland écarlate, de la taille du poing d’Anastasia Colosimo, dardait vers le ciel comme s’il menaçait par sa vigueur la déesse Aphrodite en personne. Jugeant que son rituel païen était terminé, l’invocatrice dlabite décréta d’une voix suave « Très bien, maintenant tu vas me servir de monture pour chevaucher sur le chemin qui mène au Nirvana »
Elle avait profité de la convalescence de notre Canuchin préféré pour intégralement se désapper. Elle présenta son corps nu, masse informe, ondulant empilement de bourrelets gras et suintants, à la verge qu’elle allait enfourcher, tout en la caressant amoureusement. Pour la lustrer un peu et probablement par une certaine idée de l’érotisme, elle la fit passer entre les replis adipeux de son ventre, un peu comme une branlette espagnole dégénérée. Péniblement, elle hissa sa masse énorme sur le lit, et s’accroupit sur ses deux jambonneaux pour placer son bassin au dessus du membre chauffé à blanc qui battait dans l’air la mesure du pouls spectrumien. Dans une chorégraphie digne de l’arrimage en orbite de la station Mir avec la navette challenger (avant qu’elle n’explose), elle s’abaissa jusqu’à toucher des grandes lèvres le bout du gland vermeil. Elle fit un léger mouvement rotatif des hanches pour répandre sur celui-ci sa mouille visqueuse et ainsi faciliter ce qui allait venir. Le pauvre Spectron meugla comme un veau abandonné par sa mère, décidément plus trop habitué à de si intenses sensations. Quand elle eût soigneusement humecté le bout de cette matraque de bandit psychopathe, elle s’affaissa d’un coup dessus, la gobant en elle-même. Elle poussa un soupir de plaisir et de soulagement, celui là même que l’on pousse après une longue journée éprouvante de voyage, en se sentant enfin rentré chez soit. Le bassin de spectron s’enfonça d’au moins 15cm dans le matelas, et la violence du choc fit sauter deux lattes du lit dans un craquement sec. Sa monture se cabra encore, mais elle agrippa la sangle passée autour de son torse pour se maintenir en selle. Elle ramena ses jambes pour se mettre à califourchon sur le corps osseux, et giffla le pauvre Spectrulin. « Ta trique est animale, Boutte selle, boutte selle ! » cria-t-elle à son bourrin. Puis, elle se mit à le chevaucher par des mouvements du bassin lents et lourds, mais étonnamment maîtrisés. Une à une, les lattes du lit cédaient sous l’intensité des secousses produites par cette imposante amazone.
Elle le chevauchait, et régulièrement, pour l’encourager à rester solide dans la cavalcade, gifflait encore le visage de son compagnon de voyage devant l’Éternel. Celui ci bavait, crachait un mélange de sang et de bière, et bandait tout son corps pour tenter malgré ses attaches de rentrer toujours plus profond en sa maîtresse. Après quelques minutes de cette épique charge équestre, elle se mit à vociférer en patois loultiste qu’elle approchait de l’extase : « ONW WE C TWO BONW, ONW WE, [[Z@Zwi », glapit-elle compulsivement en tirant sur la sangle et en serrant ses gros cuissots flasques sur son attelage. Spelter, dans une transe totale (ce qui fit lever un sourcil aux amateurs de cheûmales), ne pu se contenir longtemps à l’annonce de cette bonne nouvelle. Ainsi, ils communièrent ensembles dans l’accession aux cieux ancestraux de l’orgasme partagé. Encore une fois, pendant presque une minute, le corps de Speldur convulsa, et l’on pouvait remarquer que le celui de sa cavalière se soulevait lentement sur son sexe turgescent. Des jets à haute pression d’un liquide translucide tirant sur le brun jaillissaient autour de la jonction entre son sexe et celui de celle qui le montait, comme l’huile sous pression autour du piston d’un vérin mal usiné.
Comprenant ce qui se passait, Evoli se leva brusquement sur ce qui restait du lit, et alla tout décharger d’un coup dans la bouche béatement ouverte du Speltor qui bu goulûment en hoquetant de plaisir ce qu’il venait d’éjaculer : c’était le même divin jus de canuche qu’il venait de boire à peine quelques minutes plus tôt. Quand elle eût tout rendu ce qu’il lui avait donné en contractant son périnée de toutes ses forces, elle s’assit brusquement sur sa bouche afin qu’il puisse en aspirer les dernières gouttes.
Elle-même quelque peu affaiblie par la délicieuse étreinte qu’elle venait d’avoir avec son aimé, elle se laissa tomber en arrière sur le corps de Spectron, et laissa encore s’échapper en soupirant un pet d’euphorie, ce coup-ci sonore et crépitant. Le fumet de celui-ci, directement dirigé vers les naseaux pourtant relativement peu sensibles de notre héros, l’assomma sur le champ, et ils partirent tout les deux pour le pays des rêves et des bibw.